Le Management de Transition dans les associations

Les associations sont de plus en plus en attente d’une offre en Management de Transition adaptée à leur problématique. Longtemps considérées comme marginales, les missions assurées par les cabinets spécialisés sont en forte hausse depuis 4 ans.

Les associations en France

Il existe 1,3 à 1,5 M d’associations en France selon les sources. Parmi celles-ci, 10% évoluent dans le secteur « médicosocial, santé, action et hébergement social, humanitaire et caritatif ». D’autres secteurs font appel au management de transition, mais dans une moindre proportion (défense de causes, développement local).

Les associations de 50 salariés et + représentent 4% du volume total. On estime le nombre de nombre d’associations susceptibles de recourir au Management de Transition à quelques centaines : on parle de structures qui peuvent employer plusieurs milliers de salariés ETP, à des niveaux départementaux, nationaux ou même internationaux.

Les offres des cabinets spécialisés font souvent l’amalgame entre les associations, les organismes publics et les collectivités. On peut effectivement trouver des points communs, mais les contraintes en mission sont radicalement différentes. Nous n’abordons ici que le secteur associatif, le secteur public fera l’objet d’une autre analyse.

Les Management de Transition dans les associations

Jusqu’à 2010 / 2015

Il existait seulement 2 cabinets spécialisés dans le sanitaire et le médicosocial. Cette niche du Management de Transition se caractérisait par des missions courtes, peu rémunérées, et réservées à un écosystème de profils limité.

Ces prestataires se sont développé notamment en « cannibalisant » les associations insuffisamment staffées, après une forte croissance naturelle de celles-ci ou imposée par un financeur public. Les réglementations et les financements contraignants (50% des finances sont publiques) n’incitaient pas au développement du marché.

Beaucoup de contraintes structurelles

Composées de membres à la fois utilisateurs et décideurs, les grosses associations comportent une double hiérarchie, salariale et politique. Cette caractéristique est à l’origine de crises, particulièrement lorsque la structure change de dimension : les compétences ne suivent pas en temps réel.

Mais c’est une tendance nette depuis 4 ans : il est possible de contourner cet écueil en désignant clairement l’autorité, en définissant bien les rôles et en redonnant une place centrale au projet associatif. Le modèle du secteur privé n’est pas applicable en intégralité, mais il est possible de s’en inspirer avantageusement.

Aujourd’hui

La situation a beaucoup évolué entre 2015 et 2024 :

  • Les grosses structures associatives se sont ouvertes à l’extérieur. L’écosystème réduit sur lequel le secteur fonctionnait n’était pas en mesure d’apporter la transformation nécessaire à une évolution profonde.
  • Les ressources humaines mixtes associatif / privé sont de plus en plus nombreuses, et plus facilement accessibles qu’avant. Il reste une barrière des rémunérations (salaire moyen 23 700 € brut), mais elle progresse positivement.
  • La plupart des cabinets pure players en Management de Transition ont maintenant une activité dans l’associatif. La connaissance du jargon et des acronymes du secteur n’est plus un gage de compétence : elle est supplantée par la capacité à comprendre un contexte, pour en déduire le bon profil de candidat en fonction de multiples paramètres. 
  • La non-récupération de la TVA, qui semblait un handicap à l’époque pour faire des missions d’une durée correcte avec des profils bien dimensionnés, est aujourd’hui mieux intégrée dans les raisonnements des bureaux, des conseils d’administration et des financeurs publics.

L’activité du Management de Transition auprès des associations se développe, avec une accélération très nette depuis 2020. A condition d’appliquer des règles de bon sens, par exemple sur la capacité financière de ces organisations, c’est aujourd’hui un axe de développement concret, sur l’impulsion d’une forte demande de nos clients.

 

En quelques années, le Management de transition s’est invité dans le monde associatif, à un moment où celui-ci en a le plus besoin. Certes ce n’est pas dans ces missions qu’on battra des records de TJM ou de durée, mais elles présentent plusieurs avantages : acquérir la « mixité » inter secteurs évoquée plus haut, et surtout d’évoluer dans des environnements porteurs de projets riches et variés sur le plan humain.

 

Sources des chiffres 2023 :

INJEP

INSEE Accueil – Insee – Institut national de la statistique et des études économiques

URSAFF Accueil – Urssaf.fr