Les CV adaptés au Management de Transition

La plupart des candidats publient une version unique de leur CV. Certains l’adaptent à chaque type de cible visée. En Management de Transition, certaines informations jugées secondaires en recrutement CDI deviennent indispensables. Voici nos recommandations pour un CV efficace.

La base de vie

Son absence renforcerait la déclaration de mobilité totale des candidat(e)s ? La démarche peut se comprendre en recrutement. En Management de Transition, la base de vie détermine le montant des frais de déplacement. Au-delà de la praticité domicile / mission, l’accès à une ligne ferroviaire majeure ou à un hub aérien peut faire varier la note du simple au quintuple. Les frais de déplacement peuvent atteindre 15 à 30% de la facturation mensuelle. Il est totalement illusoire d’espérer un quelconque « avantage concurrentiel » en ne mentionnant pas son lieu de vie.

Les missions déjà réalisées

Le fait d’avoir déjà réalisé des missions est un plus, cela montre une capacité à travailler dans ce mode d’intervention très particulier. Mais ce n’est pas un prérequis, loin de là. Signalons 2 points importants :

  • La transformation sur le CV d’un CDD classique ou d’une expérience sans suite en mission de transition est fortement déconseillée. Les contrôles de références et les entretiens détectent rapidement ce genre de manipulation.
  • Les cabinets encadrant les missions peuvent être cités, à condition qu’ils soient référents dans le Management de Transition.

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Les CV hybrides

Avant de diffuser leur candidature, certains intervenant(e)s réalisent une réflexion commerciale sur leur propre positionnement. C’est une excellente démarche pour ajuster son offre aux besoins du marché. Mais attention à la mise en œuvre ! Les CV hybrides plaquette / CV sont à proscrire, car ils réunissent le moins bon des deux formules. Séduisants sur un plan graphique, ils n’offrent pas le contenu attendu par les cabinets. Les plaquettes commerciales sont contre-productives en mission intermédiée, aucun cabinet n’enverra la plaquette d’un intervenant à ses clients.

Les CV multiples

Des candidat(e)s ont un parcours ‘pluriel’, en ce sens qu’ils ont occupé simultanément ou successivement des fonctions différentes : finances et RH, production et supply chain, etc. Il peut être tentant de diffuser différents CV, focalisant sur telle ou telle fonction. Attention, c’est une arme à double tranchant : à partir du moment où votre CV est diffusé, vous ne maîtrisez plus les destinataires. Si l’expertise dans chacune des fonctions est réelle et à jour, il est préférable de concevoir un document unique, car cette pluralité est une richesse. Sur les réseaux sociaux, vous ne pourrez pas avoir 2 profils. Autant réfléchir d’emblée à la façon de valoriser une fonction dominante, qui peut regrouper plusieurs variantes. La tendance lourde en Management de Transition est l’expertise : une fonction secondaire mise en avant artificiellement n’a pas de valeur ajoutée.

Le titre et la phrase d’accroche

Ces 2 éléments importants doivent éviter le contre-emploi. Par exemple, un titre générique comme « Manager de Transition » n’apporte rien au CV. Pour être percutant et utile, il faut faire simple : la ou les fonctions maîtrisées, puis éventuellement les secteurs d’expertise ou / et la taille des structures visées.

Nous déconseillons de mettre une phrase d’accroche de type devise ou citation. Elle peut vous faire passer pour un consultant gourou, qui n’est pas dans l’esprit du Management de Transition. 1 ou 2 lignes pour décrire votre projet professionnel peut fonctionner, à condition d’être en phase avec ce qui est perceptible naturellement sur le reste du CV… et attendu par votre « marché ».

La forme générale du CV

Les CV surchargés, rédigés avec de nombreuses polices différentes, des bordures 3D, des infographies et de multiples couleurs flashy, sont risqués. Sans aller jusqu’à sous-traiter son CV à un graphiste professionnel, il faut s’inspirer des meilleurs, que l’on trouve facilement sur les réseaux sociaux. Le CV guirlande de noël est à proscrire. Les logos des entreprises peuvent apparaître s’ils ont un réel intérêt (expérience dans une entreprise référente dans son secteur par exemple). Le CV est le premier contact du candidat avec sa cible. Parfois il suffit de changer peu de chose pour le rendre percutant. Sobriété et clarté sont les maîtres mots en matière de mise en forme.

Chronologie ou compétences ?

La présentation par compétences permet de synthétiser un parcours, d’en faire ressortir les dominantes et le fil conducteur. Mais c’est un exercice délicat, car chaque compétence fait référence à des périodes de « poids » différent dans le parcours. Le lecteur détectera vite les brèves périodes qui sont mises en avant parce qu’elles sont à la mode.

La chronologie permet de visualiser une carrière, en observant directement les différentes composantes du parcours et leur proportion dans la carrière. Lorsque le CV présente à la fois une synthèse chronologique et par compétences, il faut veiller à la cohérence entre les deux. C’est cette formule que nous recommandons, car chaque recruteur a sa propre méthode pour analyser un CV.

L’humain

En lisant certains CV, nous nous faisons parfois la réflexion : cette personne a-t-elle évolué dans un monde d’humain, ou bien dans des lieux entourés de procédures et de réglementations ? On ne peut pas revendiquer les compétences d’un manager de transition sans jamais faire allusion à l’humain dans son parcours. Tout comme le descriptif des entreprises, la mention de la taille et de la nature des équipes est utile, voire indispensable.

La caractérisation des expériences

Chaque paragraphe chronologique doit permettre d’évaluer quel a été le niveau d’intervention et son périmètre. Tout d’abord l’entreprise, son activité, le nombre de personnes et le CA. Ensuite le département / service, la fonction occupée et le nombre de personnes encadrées. Le descriptif des réalisations par période doit rester synthétique, l’exhaustivité serait contreproductive à ce stade.

La photo

Le CV est le document unique qui représente un candidat lors d’un premier contact, il se doit d’être irréprochable. La forme et le contenu envoient des signaux forts sur le profil, et la photo reste facultative. Le cas échéant elle doit être actualisée régulièrement. Lors du 1er entretien, le recruteur ne doit pas avoir l’impression de rencontrer le père ou la mère des candidats.

Le nombre de pages

Il n’existe aucune règle de bonne pratique à ce sujet. Les extrêmes, qui représentent environ 10 à 20% des CV que nous recevons, sont à proscrire : le CV d’une page en police Arial 4 qu’il faut lire à la loupe, ou le roman fleuve de 6 pages qui recherche l’exhaustivité en parlant de soi à la 3ème personne. Il faut garder en tête le temps consacré à la 1ère lecture d’un CV, qui se compte en minutes pour les plus consciencieux. Un CV de 2 pages bien construit permet de susciter l’intérêt, il sera toujours possible après le 1er entretien d’envoyer un document plus détaillé sur ses réalisations professionnelles.

En conclusion

Vous l’aurez compris, certains clichés ont la vie dure : « je démontre ma mobilité en ne mentionnant pas mon adresse, j’ai l’air jeune sur ma photo donc je le suis, mon CV est un roman, je suis fait pour le Management de Transition puisque je le pense ». Si vous n’êtes pas commercial dans l’âme rassurez-vous : les CV des commerciaux ne sont pas les plus efficaces !

La rédaction d’un CV passe par un travail indispensable sur son propre parcours, puis par une mise en forme rigoureuse, enfin par un ‘test en condition réelle’ à chaque fois que vous en aurez l’opportunité. Ceci n’empêche pas la créativité avec un dosage raisonnable, à condition d’intégrer les points cruciaux rappelés dans cet article.

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