Le télétravail en Management de Transition

Le télétravail est-il envisageable en management de transition ? Depuis la difficile année 2020, cette question est devenue brûlante, et surtout clivante…

Contexte général du télétravail

Alors qu’il s’agissait d’une formule subie et commandée par une situation exceptionnelle, elle est devenue une option de configuration de travail choisie, et parfois même un levier de négociation dans le cadre d’une recherche d’emploi.

La qualité de vie au travail

Les candidats considèrent toujours le niveau de rémunération comme un critère important, mais les conditions de travail prennent de plus en plus de poids dans le choix final d’un nouveau poste, avec la volonté de trouver le meilleur compromis à la question de l’équilibre activité professionnelle / vie privée.

Un critère parmi d’autres

Certains employeurs en ont fait un argument massue, d’autres ne veulent surtout pas en entendre parler. L’enjeu n’est pas de prendre position par rapport à ça, mais plutôt de constater qu’il s’agit dorénavant d’un critère important dans le choix des opportunités de carrière d’une personne.

Les particularités en Management de Transition

Qu’en est-il dans le cadre particulier d’une mission de transition ? La question est-elle envisageable ? Il est important, pour y répondre, de distinguer le fond et la forme.

La qualité de la mission

Sur le fond, et de manière concrète, certaines missions peuvent se prêter à la possibilité de faire du télétravail en partie. Cela s’envisage évidemment beaucoup plus facilement sur des missions qui vont  concerner des fonctions dites support (RH, finance, …), que des fonctions plus techniques impliquant des enjeux opérationnels (direction de site, production, maintenance, …).

Le coût de la mission

Le télétravail peut même être une manière de limiter les frais de mission, pour les interventions loin du domicile ou dans des villes coûteuses. Il ne faut donc pas faire du télétravail un tabou en management de transition.

Exemple concret

L’une de nos missions DAF en cours est basée à Paris intramuros, elle est assurée par une intervenante basée dans le sud-est. Pour limiter les frais d’hébergement nous avions convenu de réaliser 2 à 3 jours par semaine en télétravail, après 1 mois de présence full time.

A l’issue de cette période, et sur proposition de notre manager, nous avons convenu avec le client que le télétravail n’était pas souhaitable dans ce contexte où le management et le contact au quotidien étaient la clef de la réussite de la mission.

Le bon sens prévaut

Il faut néanmoins faire preuve de bon sens sur la forme. Se positionner en tant que manager de transition requiert différentes qualités, dont 2 essentielles : La capacité managériale et la capacité d’adaptation.

La relation humaine au cœur des missions

Les deux vont de pair : démarrer une mission, c’est découvrir un nouvel environnement, rencontrer de nouvelles personnes, manager des collaborateurs que l’on ne connaît pas encore et qui peuvent être en difficulté. L’enjeu devient alors, par son expérience et ses qualités humaines, de s’adapter rapidement à ce nouvel environnement (et non l’inverse …), et d’en comprendre les modes de fonctionnement, afin d’avancer le plus vite possible sur une problématique qui a initié le besoin d’une solution opérationnelle extérieure.

Le timing d’intégration

Est-il alors utile de préciser l’intérêt qu’il y a à être le plus possible présent sur son lieu de mission, notamment au démarrage de celle-ci ? Deux points importants dans notre métier : la réussite d’une mission se joue généralement au cours des 2 premières semaines d’intervention ; et une mission reste avant tout une aventure humaine nécessitant un sens du relationnel aiguisé.

L’intérêt du télétravail pour la mission

Ceci n’exclut pas le fait que, après quelques semaines d’intervention, et une fois que la confiance avec le client est établie, on ne puisse pas envisager un aménagement de son planning d’intervention, encore plus si l’on se trouve loin de son lieu de résidence. Poser néanmoins la question du télétravail dans les échanges préalables à une opportunité de mission ne peut être que le révélateur du fait que la personne n’a pas réellement saisi les enjeux humains que demandent une mission en transition.

Les compétences techniques sont nécessaires pour réussir une mission, mais ne représentent qu’un infime pourcentage comparé aux qualités humaines que cela requiert. Un intervenant qui a acquis cette certitude pose rarement la question du télétravail, ce qui ne l’empêche pas de l’avoir en tête …

 

A la question initiale la réponse est clairement oui, de façon partielle et évolutive dans le temps : le télétravail à 100% n’est quasiment jamais pratiqué dans notre métier. En revanche il permet, dans une proportion raisonnable, de s’extraire du quotidien pour travailler sur le fond de l’intervention. Dans de nombreuses missions cela peut être proposé au client, mais jamais imposé comme un prérequis à une candidature.