Les différents types d’offres en Management de Transition

Le marché du management de transition s’est considérablement développé ces 10 dernières années, le nombre d’acteurs ayant triplé durant cette période (plus de 150 acteurs répertoriés hors indépendants).

Au-delà du volume, c’est également la nature des acteurs qui a évolué : alors qu’il s’agissait originellement d’un métier de niche constitué de pure-players, le marché est aujourd’hui partagé par des acteurs de nature différente (voir aussi le marché français en 2022).

Une valeur ajoutée hétérogène

La conséquence est que cette segmentation s’accompagne d’une prestation dont la nature est variable, constituant un panel d’offres de niveaux distincts, adaptés à des besoins différents.

Interim Cadres : 44% des acteurs*

L’une des causes majeures de la croissance du marché est l’arrivée des gros acteurs du recrutement / de l’intérim dans cette activité.
Ceux-ci ont tous créé en interne des services dédiés au management de transition, capitalisant notamment sur leurs clients historiques en recrutement, afin de leur proposer cette prestation complémentaire.
* source : veille Inside Management

 

Le management-relai

Ce phénomène est également visible au travers de certains acteurs de l’outplacement.
La qualité de la prestation dépend du niveau et de l’expérience du consultant en charge. Néanmoins, les prestations proposées sont plutôt à rapprocher de la notion d’interim management : faire intervenir temporairement des profils cadres, souvent en remplacement de l’absence du titulaire habituel de la fonction, et dans l’attente par exemple d’un recrutement.

Un suivi moins impliqué

Dans ce cas, le suivi par le consultant est animé par des objectifs de volume, plutôt que des objectifs qualitatifs.

Pour les clients, cela peut permettre de bénéficier d’une ressource plus rapidement, avec la contrainte de ne pas bénéficier d’un encadrement ou de conseils particuliers de la part du cabinet, sachant que la situation ne l’exige pas nécessairement.
Côté candidat, l’avantage est d’accéder à un volume d’opportunités plus conséquent. Le revers de la médaille est qu’il s’agit souvent de missions sans grands enjeux stratégiques, avec un support limité du cabinet.

Le e-MdT : 17% des acteurs*

Autre phénomène apparu au cours de ces 10 dernières années : la naissance d’une offre digitalisée en Management de Transition. Il s’agit de sites internet qui mettent en relation entreprises et intervenants indépendants.
A rapprocher de ce type d’offres : les regroupements ou les associations de Managers de Transition.
* source : veille Inside Management

 

Le réseau n’est alors pas nécessairement digitalisé, mais la logique est la même, il s’agit de mise en relation directe.

Un intermédiaire administratif

Tout comme l’interim management vu plus haut, voire de manière encore plus exacerbée : cette approche est une mise en relation via une plateforme, l’accompagnement est purement administratif.

Pour les clients, cela peut présenter un intérêt si le besoin est bien identifié, qu’il ne nécessite pas l’aide d’un consultant spécialisé. Ce qui peut par exemple être le cas d’une entreprise qui cherche une expertise ciblée, relative à une norme par exemple. Il y aura également l’intérêt du tarif : la marge du site internet correspondra à celle d’une mise en relation (10% environ), et non à un véritable accompagnement.

Potentiellement un plus grand nombre d’offres de missions (h/f)

Côté candidat, il s’agit d’un canal de missions potentielles intéressant pour les indépendants qui sont de plus en plus nombreux. Deux limites néanmoins : pas d’accompagnement donc, et nécessité de communiquer un tarif standard, ce qui constitue une démarche commerciale limitative et risquée.

Management de Transition : 39% des acteurs*

L’origine et le cœur du marché : les « pure-players ». Certains cabinets sont historiques, d’autres plus récents.
Le point commun est la mise à disposition d’un dispositif global : un intervenant opérationnel (le maillon fort), et l’accompagnement par le cabinet.
Ce dernier reste variable, selon l’expérience et le niveau d’exigence du cabinet.

 

Notons également que ce segment du marché est probablement celui qui a le moins évolué en termes de volume : le marché s’est fortement développé par le biais des 2 approches précédentes.

Cadrage, accompagnement et garanties

L’intérêt principal du client est de bénéficier :

  • Du conseil en amont de la mission, pour définir le cadre d’intervention, les objectifs et le profil de l’intervenant.e.
  • D’un accompagnement objectif tout au long de la mission. C’est aussi une source de conseil complémentaire, appréciable quand le contexte initial est mouvant, ou qu’il s’agit d’un projet engageant pour l’entreprise.
  • Pour le candidat, notamment s’il s’agit de sa 1ère mission, cela présente l’avantage de bénéficier d’un support permanent, et d’un avis supplémentaire face aux orientations à donner à la mission.

Ce type d’intervention est à « plusieurs étages » en quelque sorte, pour renforcer l’efficacité de la prestation globale (voir aussi le rôle du cabinet en mission). En contrepartie, ces prestations sont plus engageantes au niveau financier.

Les managers (h/f) indépendants : plus de 50% du marché global

Le cas des managers de transition indépendants est transverse. Ils peuvent proposer leurs services directement aux entreprises, ou indirectement par le biais de l’une des 3 approches mentionnées au-dessus.
Difficile de mesurer le volume qu’ils représentent, mais il est significatif : au moins équivalent à l'intermédié avec 3.000 à 5.000 missions par an.

 

Une enquête menée par Robert Half en 2021 montre une part des indépendants à 57% de l’ensemble des missions de transition en France. Les instances représentatives anglaise et allemande évoquent une proportion qui atteindrait + de 70% dans leurs pays en valeur.

Avantages et inconvénients des managers indépendants (h/f)

Pour les clients, il s’agit souvent d’une approche réseau, qui permet de rentrer en contact avec une ressource manquante en interne. L’avantage du réseau interne tient à la confiance accordée d’emblée à ce type de mise en relation. La principale limite est liée au fait qu’il n’y a pas d’intermédiation ou d’accompagnement extérieur. notamment en phase amont pour trouver la meilleure adéquation manager (h/f) / mission, puis pendant le déroulement de la mission.

Des tendances lourdes

La présence croissante des indépendants permet en tout cas d’établir deux grandes tendances d’un point de vue plus macro-économique :

1/ L’évolution de l'appréhension du marché du travail par les Français (les travailleurs indépendants ont augmenté de 20% entre 2010 et 2020 d’après l’INSEE),

 

2/ La recherche de solutions flexibles et rapides par les dirigeants pour leurs entreprises, ce qui laisse présager une évolution du marché du management de transition encore significative dans les prochaines années. Le retard de la France par rapport à ses voisins devrait se combler.

 

La segmentation du marché est une évolution naturelle. Elle permet de densifier l’offre en Management de Transition avec plusieurs niveaux de prestation, selon la valeur ajoutée du cabinet et les garanties proposées. L’appréciation de ces offres ne se résume pas aux tarifs, qui restent homogènes, mais doit tenir compte de la réalité du dispositif global mis en oeuvre.